QVCT : les 6 facteurs de succès

Voici 6 facteurs de succès pour lancer et réussir un projet sur la QVCT. Ces 6 facteurs sont issus des retours d’expériences sur des missions menées dans différents secteurs : industrie, services, établissements de santé, services publics, dans des PME comme dans dans groupes. Le contexte actuel avec la difficulté à recruter, la quête de sens, la relation au temps, le besoin de reconnaissance, l’incertitude, un lien social abimé, et des repères bousculés… incite à investir sur la QVCT. La nouvelle loi santé impose une négociation sur la QVCT. Alors pourquoi hésiter ? C’est assurément, aujourd’hui le meilleur investissement à faire. Je partage ici des convictions robustes et des conseils pratiques pour le réussir. Dans mon dernier article, j’ai présenté les 6 champs de la QVCT.

1️⃣ Le sponsoring du CEO

Un projet d’amélioration de la QVCT est souvent initié par les Ressources Humaines. Il peut faire suite à une situation critique, un problème : RPS, absentéisme, tensions, difficulté à recruter. Ou encore être lancé dans le cadre d’un projet : RSE, changement profond… La première étape consiste à obtenir le sponsoring du CEO. Sans son soutien, le projet risque de tomber à l’eau.  les décisions prises peuvent concerner l’organisation du travail, les pratiques managériales, les relations sociales, les temps collectifs, l’agencement des espaces. Elles s’inscrivent dans le temps. La démarche vient aussi bousculer les habitudes, les pouvoirs, les égos, les croyances. Ensuite, un projet QVCT nécessite un budget qui doit être défini et piloté. Le soutien du Dirigeant permettra aussi de démontrer à tous les enjeux et facilitera la levée freins. Pour embarquer le Dirigeant, vous pouvez lui démontrer les résultats attendus :

  1. La QVCT va faciliter les recrutements en rendant l’entreprise plus attirante (Adecco)
  2. La QVCT renforce l’engagement donc la performance opérationnelle (cf étude de la Fabrique de l’industrie)
  3. La QVCT réduit l’absentéisme de 1/3 (étude de Malakoff Médéric)
  4. Enfin la QVCT améliore l’ambiance de travail ce qui facilite les changements

2️⃣ Engager un diagnostic. Oui mais…

Souvent une démarche d’amélioration de la QVCT commence par la réalisation d’un état des lieux pour identifier les sujets prioritaires. Ce diagnostic peut être quantitatif et qualitatif. Il s’agit de recueillir les données chiffrées, les ressentis, les faits attestant des points forts et des faiblesses sur les champs de la QVCT. Parfois, et pour avoir le retour de tous les salariés vous pouvez réaliser un baromètre social. Cela apportera des données robustes et chiffrées. Mais trop souvent cette démarche rencontre 3 écueils.

  1. Les résultats (synthèse) du baromètre ne sont pas communiqués aux salariés.
  2. Ces travaux ne sont pas suivis de plans d’actions, avec notamment des actions de type Quick Wins. A faible effort et à très fort effet.
  3. Cela prend beaucoup trop de temps entre la décision et la mise en œuvre,

Un diagnostic doit être réalisé rapidement. A mon sens, en 3 à 4 mois maximum. Il doit être rapidement suivi d’actions et d’une communication régulière sur les travaux en cours et les sur les premiers résultats. Un point sur le projet sera à l’ordre du jour des CODIR et réunions d’équipe.

3️⃣ Pour une approche appréciative en intelligence collective

Le world café : méthode d'intelligence collectivre
  • Je préconise d’avoir une démarche participative. Il s’agit de faire remonter les situations, et les idées constructives pour agir sur la QVCT. Partant du principe que c‘est ceux qui font qui savent le mieux où et comment agir, cette démarche participative produira des effets. Les instances représentatives du personnel pourront être associées et apporter une valeur ajoutée en étant force de proposition.
  • Cela se traduit par l’animation un séminaire en  World Café. Les participants sont répartis en groupes de 5. Ils répondent à une question durant 15 minutes puis changent de table et répondent à une nouvelle question. Un hôte de table est chargé de présenter la synthèse en plénière.
  • Ce type d’animation est réalisable en présentiel comme à distance en visio en combinant Zoom, Teams, et Klaxoon par exemple.
  • Aucun texte alternatif pour cette imageLa démarche appréciative peut s’avérer très efficace pour un projet QVCT. Cette méthode d’animation permet d’engager un projet avec 5 étapes clés :
Aucun texte alternatif pour cette image

1- Définir son intention

2- Identifier les atouts, les points forts sur lesquels on pourra s’appuyer par la suite

3- Imaginer un futur réussi quand le projet sera abouti.

4- Dessiner les axes d’amélioration audacieux et ambitieux

5- Déployer le plan d’actions de mise en œuvre sur les axes définis

  • Cette approche positive et constructive permet d’avancer rapidement en abordant les axes d’amélioration et les atouts. Ce qui est rarement réalisé.
  • Elle permet surtout de prioriser le temps, l’énergie, les budgets sur l’accompagnement et la mise en œuvre plus que sur le diagnostic.

4️⃣ Un facilitateur externe

Il apportera un regard extérieur exempt de l’histoire et des tensions. Il donnera un point de vue objectif qu’il exprimera avec perspicacité, justesse, audace et parfois courage. Il apportera aussi les bonnes pratiques recueillies au cours de missions dans d’autres entreprises. Il animera le projet avec des méthodes de facilitation éprouvées (Démarche appréciative, World café, Forum Ouvert, pilotage de projet, visios participatives, chapeau de Bono…). Enfin, un facilitateur, facilite ! Il provoquera des connexions entre les parties prenantes, viendra rythmer les réunions, et provoquera le changement en utilisant 3 outils indispensables : l’aiguillon, le miel et l’huile.

5️⃣ Un rôle à chacun

Je préconise de donner un rôle à chacun. Chaque salarié, je dis bien chaque salarié, aura un rôle à jouer dans le projet. Il peut s’agir de faire remonter les irritants observés autour de lui, de veiller aux signaux faibles de mal être dans son équipe, d’être un référent local de la QVCT, de partager les informations en animant un briefing matinal, de participer à un groupe de réflexion, de faire vivre une nouvelle pratique managériale. De nouveaux rôles vont apparaitre. Cette démarche va bien sûr être pilotée et il faut identifier un pilote du projet. Le pilote, en fonction du nombre de salariés, aura besoin de relais internes pour partager les messages, pour communiquer sur l’avancement du projet et faire remonter les informations.

6️⃣ Une logique Test & Learn

Agilité, souplesse, bon sens sont indispensables dans une démarche QVCT. Ca marche, on continue, on déploie. Ca ne marche pas, on améliore ou on arrête. Les projets qui donnent des résultats sont souvent testés en local, dans un service. Ensuite, on fait un bilan et on peut décider de déployer. Cela évitera des pertes de temps et d’énergie. Ce qui compte est d’évaluer régulièrement les résultats obtenus, l’appréciation des salariés concernés.

Le chemin et les résultats !

Les deux comptent. Par cette démarche participative, les collaborateurs vont apprécier de se sentir écoutés. J’ai le souvenir d’une jeune femme qui me disait en conclusion d’un world café sur un projet de QVT, : « Maintenant, je me sens considérée ! » Cela va favoriser les échanges, les croisements, les confrontations et l’émergence d’idées. Cette démarche participative agit déjà sur le champ des relations sociales. Les résultats vont ensuite apparaitre. Pour cela, il conviendra aussi de lâcher prise sur un contrôle trop précis des initiatives. Mais surtout je recommande de reconnaitre et de célébrer les 1ers succès. Il vaut mieux en faire trop que pas assez ! Parmi les 6 facteurs, quel est le plus important pour vous ? Il en manque un ! Ce serait lequel ?